PREFACE

Colonel Mammadou DiopLe problème de la criminalité et de son traitement dans les établissements pénitentiaires est un problème très ancien, très douloureux et très difficile à résoudre. C'est du moins ce que pensent beaucoup de spécialistes, et c'était aussi mon opinion, il y a à peine un an de cela. Mais aujourd'hui, je dirais simplement que c'est un problème très ancien et très douloureux : je ne crois plus en effet, qu'il soit très difficile à résoudre. Compte tenu de tout ce que j'ai vu et entendu de puis le début de l'année 1987, c'est à dire depuis que les professeurs de MERU ont commencé à collaborer avec nos services, je crois que la solution à ce problème est au contraire très simple.

Et comment ne pas le croire, lorsqu'on sait qu'il ne faut que quelques jours à ces professeurs pour changer toute l'atmosphère d'une prison ! Monsieur Ibrahima Sy, régisseur du camp pénal de Dakar - la plus importante prison de condamnés à fortes peines du Sénégal - homme de terrain s'il en est et donc peu enclin à s'extasier, écrivait pourtant dans son rapport :

"C'est dès les tous premiers jours, avec les toutes premières leçons, que des effets jusqu'ici inimaginables se sont manifestés tant au niveau du personnel qu'à celui des détenus... Le plus grand miracle se produit surtout chez les détenus : leurs rapports entre eux et avec les gardiens sont plus humains. Ils ne se battent plus. Ils dorment mieux, s'adonnent davantage aux jeux sains."

En tant que colonel de gendarmerie, ce que j'ai vécu dans ma carrière n'a pas été de nature à faire de moi un rêveur. J'attache bien plus d'importance aux faits concrets et aux résultats qu'aux grandes théories, et l'expérience m'a appris à ne pas toujours croire ce que je vois. Aussi n'ai-je guère coutume d'user de superlatifs; pourtant, je dois avouer que de parler de miracle est à peine exagéré, quand on voit une poignée d'hommes métamorphoser en quelques mois 31 prisons réparties sur tout le pays et faire passer sur tous ces centres de violence une puissante vague de paix en permettant à 9 500 détenus de retrouver au fond d'eux-mêmes quiétude et joie de ivre.

Dans leurs rapports, les régisseurs des établissements pénitentiaires m'ont fait part de leur étonnement et de leur satisfaction face à des changements aussi positifs, aussi rapides et aussi profonds, obtenus de surcroît avec une technique aussi simple : plus grand calme des détenus, moins de rixes, moins d'infractions au règlement, plus grande facilité à s'endormir, sommeil plus profond remplaçant les sempiternels tapages et violences nocturnes, diminution des consultations médicales (jusqu'à70%), comportement plus constructif des détenus, meilleurs moral, meilleures relations entre eux et avec le personnel, etc. Les gardiens font également preuve de plus de discipline, de loyauté envers les supérieurs, et leur attitude vis à vis des détenus est plus assurée tout en étant plus fraternelles.

Sénégal Salle de MT Les prisonniers ont eux-mêmes adressé aux professeurs des centaines de témoignages, tous plus positifs les uns que les autres, faisant généralement état d'une amélioration de leur santé, de leur moral, de leur vision des choses. Je n'irai pas, malgré tout, jusqu'à dire qu'ils sont désormais heureux d'être en prison ; mais, bien qu'ils soient en prison, il est indéniable qu'ils sont plus heureux.
 
Ils sont mieux dans leur peau, moins tendus, moins anxieux, moins irritables, moins déprimés. Il y a plus de sourire sur leur visage, ils sont plus gais, et leurs pensées sont plus positives, moins tournées vers le mal. C'est pour cela qu'ils sont moins violents, qu'ils font moins de bêtises. C'est pour cela aussi que nous avons recommencé à leur faire confiance. Ainsi, aujourd'hui, les faits m'autorisent-ils à dire avec le grand sage Maharishi Mahesh Yogi, que le seul moyen de réhabiliter un homme, de l'empêcher de faire des fautes, c'est de la rendre heureux.

Je sais que le mot heureux associé au mot détenu sonne comme une provocation. Et si avec l'application du système intégré Maharishi de réhabilitation fondé sur le champ unifié, notre administration a fait un très grand progrès, ce progrès, j'en ai conscience, constitue également un défi ; un défi à cette idée communément répandue qui identifie vengeance avec justice et qui confère à l'incarcération punitive une vertu corrective qu'elle est de loin, très loin de posséder.

Un juge renommé de la Cour Suprême de l'Inde, le juge Iyer, disait : "Lorsqu'un délinquant a passé un an en prison, il en mérite deux à sa libération". On n'améliore pas un homme en le frustrant, en le frappant, en l'humiliant, en le confinant pendant des années avec d'autres délinquants encore plus dangereux que lui. Même si la peur inspirée par ce genre de traitement peut modifier en surface le comportement de l'homme et la maintenir dans les normes pendant plusieurs années, elle constitue cependant une bombe à retardement intérieure qui, à l'occasion d'un concours de circonstances, peut soudainement exploser en divers actes violents et criminels.

Bien entendu, lorsque je dis qu'il faut rendre le détenu heureux, il convient de comprendre qu'il ne s'agit pas de céder à ses caprices ou à ses désirs superficiels. Il s'agit de le rendre heureux profondément ; il s'agit de lui donner accès à cette source de bonheur qui est au fond de lui. Il s'agit de lui permettre d'éliminer ses angoisses, ses tensions et conflits intérieurs, ses problèmes de santé, en un mot, tout ce qui, en le perturbant, a fait de lui un délinquant.

Et tout cela est désormais, non seulement possible, mais encore facilement et rapidement réalisable par l'application du Système intégré Maharishi de réhabilitation fondé sur le champ unifié. Les changements que celui-ci suscite chez le détenu ont été très largement étudiés par les scientifiques européens, américains et asiatiques : ils se traduisent par un renforcement de la santé et par un épanouissement de tous les aspects de la personnalité, symptômes éloquents d'une vie en progression vers plus de bonheur. Les résultats que nous observons ici, dans nos établissements pénitentiaires, n'en sont que l'éclatante confirmation.

Sénégal : groupe de MT

André Malraux écrivait : "Nous voulons trouver l'homme partout où nous avons trouvé la bête". Je crois que nulle part ailleurs que dans l'univers des prisons ces paroles ne résonnent mieux. Si l'Administration pénitentiaire sénégalaise s'est attelée depuis de nombreuses années, avec des moyens financiers dérisoires, à cette tâche d'humanisation de son système carcéral, ce n'est vraiment qu'à partir de l'année 1987, avec l'aide de l'Université de Recherche Maharishi (MERU), qu'elle a réalisé ses progrès les plus décisifs.

Pour asseoir ces progrès et assurer leur développement ultérieur, tous les régisseurs régionaux des établissements pénitentiaires se sont réunis les 12 et 13 février 1988 à Dakar. Ils ont signé une résolution commune dans laquelle ils s'engagent à faire du Système intégré Maharishi de réhabilitation fondé sur le champ unifié l'activité centrale et prioritaire de leurs établissements. Dans le même document, ils demandent en outre que ceux-ci soient rebaptisés et que l'utilisation de termes tels que pénal, prison, pénitentiaire, etc., trop entachés de souffrance et d'échec, soit abandonnée au profit de termes aux consonances plus positives, plus constructives et tournées vers l'avenir tels que rééducation, réhabilitation, etc. De tels termes, selon le texte même de la résolution, "soulignent la volonté actuelle de l'Administration pénitentiaire d'humaniser le système carcéral et de traiter la délinquance de manière effective".

Ainsi, déjà connu au sein de la communauté internationale comme un pays de liberté et d'humanité, un des rares pays du tiers-monde où le respect de l'individu et de la démocratie représente autre chose que des mots sur du papier, le Sénégal a fait une fois encore, au cours de ce séminaire que je qualifie d'historique, un grand pas en direction de l'Homme.

Mais le travail est bien loin d'être terminé : il doit à présent déborder le cadre de l'Administration pénitentiaire pour s'étendre à tous les autres secteurs de la vie de la nation. Par exemple, l'introduction de la pratique régulière de la Technologie Maharishi du Champ Unifié dans nos écoles et nos universités mettait un terme définitif à la progression de la criminalité ; en outre, elle constituerait une mesure préventive déterminante qui mettrait les générations futures à l'abri du besoin de réhabilitation.

Finalement, c'est vers la population entière qu'il faut porter notre attention ; les criminels ne sont pas uniquement ceux de nos prisons ni ceux, habiles ou protégés, qui enfreignent impunément les lois sociales. Ce sont aussi les autres, tous les autres, citoyens honnêtes et de bonne foi qui, par manque d'un système d'éducation adéquat, n'ont pas appris à penser et à agir de façon juste. Autrement dit : nous tous ! Très souvent, nous commettons des erreurs : nos pensées, nos paroles, nos actions créent des dissonances dans l'harmonie naturelle. Consciemment ou inconsciemment, nous violons certaines lois de la nature. Ces innombrables erreurs individuelles, amplifiées par des phénomènes de masse, par des réactions en chaîne et par le temps, génèrent des déséquilibres sociaux et écologiques, créent des situations conflictuelles, des climats de stress collectif favorables à l'apparition et au développement de la criminalité.

Une société est un tout. Les hommes qui la composent, qu'ils le veuillent ou non, qu'ils le sachent ou non, sont reliés les uns aux autres. Ils sont responsables les uns des autres. Fort heureusement, ce lien subtil, invisible, peut également permettre de véhiculer d'un individu à l'autre, de façon instantanée, des influences évolutives capables d'harmoniser les tendances collectives.

Ce lien se manifeste clairement dans ce que l'on appelle aujourd'hui l'effet Maharishi. Ainsi, un petit nombre de personnes (des détenus par exemple, ou des militaires, des écoliers, etc.) pratiquant en groupe la Technologie Maharishi du Champ Unifié (TMCU),produisent sur l'environnement un effet de cohérence assez puissant pour faire chuter immédiatement les taux de criminalité, d'accidents, etc., et accroître la qualité de la vie dans le pays.

Cet effet, dont il sera souvent question dans les pages de ce livre, et dont l'impressionnante validation scientifique fait l'objet d'un long exposé, constitue à mon avis la découverte la plus précieuse de notre époque. Elle représente notre unique espoir de renverser rapidement les tendances désordonnées et criminelles de nos sociétés modernes, tendances autrement irréversibles par les moyens utilisés jusqu'ici.

 

Diop Au Sénégal, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sont les détenus qui ont endossé cette noble et lourde charge, assistés en cela par tout le personnel pénitentiaire. Tous les matins et tous les soirs, dans leur chambre ou dans les salles réservées à cet effet, ils se réunissent pour pratiquer en groupe la TMCU. Et je peux dire que voir ainsi, dans une prison soudainement plongée dans un silence impressionnant, plusieurs centaines de détenus assis, immobiles, les yeux fermés, méditer pour leur propre bien-être ainsi que pour la paix et l'harmonie du pays entier, procure une rare émotion. Aussi n'ai-je pas besoin de graphiques et d'analyses sophistiquées pour avancer que si la pluie a été plus abondante cette année dans tout le pays, y compris dans les régions sahéliennes du nord du pays, si nos récoltes ont atteint des niveaux record, c'est bien parce que quelque chose de très profond et de très évolutif s'est produit dans la conscience collective sénégalaise. Ces résultats confirment les prédictions optimistes des professeurs de TMCU faites en début d'année. N'est il pas dit dans le Coran, après tout, qu'Allah change la situation des hommes quand ceux-ci changent de cœur ?
 
Il est parfois des expériences, des rencontres, des lectures, qui nous poussent à faire le point, à voir plus loin, à penser plus grand, ou qui nous placent sans ambages face à nos responsabilités. Les pages de ce livre sont de cette nature. Les éléments qu'ils renferme conditionneront certainement l'évolution des sociétés humaines dans les prochaines années à cause de leur immense valeur pratique. Aussi, que vous soyez directeur de prison, simple citoyen, ou que vous ayez une haute responsabilité politique ou administrative, je vous invite à parcourir attentivement les pages suivantes. Vous y découvrirez tout comme moi que la solution au problème du crime est, enfin de compte, très simple.



Colonel Mammadou Diop
Directeur de l'Administration pénitentiaire
République du Sénégal
Mai 1988

 

 

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